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mercredi 30 octobre 2013

I Lost My Keys | MayTheBirds

Deux ans et demi se sont écoulés depuis Siberian Reindeer, premier EP du quintette toulousain I Lost My Keys. Alors que MayTheBirds pointe son bec en ce début septembre, présentant un très agréable artwork, nous sommes en droit de nous demander ce que nous réservent les deux morceaux qui le composent. Car si le premier effort était prometteur, son côté kaléidoscopique, en recherche constante d’identité, le rendait quelque peu abrupt à l’écoute.

Constat donc : si l’on ne sait toujours pas si les cinq musiciens ont retrouvé leurs clés, on peut assurer qu’ils n’ont pas perdu le sens de la mélodie - qui était l’atout principal du premier opus. Le violoncelle est lui aussi de retour, tout comme la pluralité des voix lead, apportant une originalité assumée et bienvenue à l’instrumentation rock du combo.

Kodomo no hanashi ouvre le bal. Les trois minutes et trois secondes d’énergie rock aux accents pop semblent redéfinir l’orientation envisagée par le groupe : I Lost My Keys nouveau sera épique ou ne sera pas (du moins sur cet EP) ! Les alternances minutieusement réfléchies entre moments intimistes, amenés par des paroles véhiculant une nostalgie certaine, et des instants plus bruts de décoffrage, transportent sans trop de heurs, si peu que l’on accepte de se laisser guider, dans l’univers onirique du groupe.

Fait suite R.T.F.M, titre à l’acronyme mystérieux, qui enfoncera encore plus le clou effleuré par son prédécesseur. Si le morceau prend son temps à débuter, son introduction quelque peu exotique à base de toms et de cordes distendues pose tout de suite l’ambiance, entre mysticisme psychédélique et énergie rock, avant la rentrée des voix, recadrant le propos dans les contrées pop. Plus loin, gros son et alternance de riff math/post/prog/whatever aboutiront à une montée épique où l’overdrive écorché de la guitare agira de concert avec le violoncelle, libérant tout son potentiel lyrique, pour un final ravageur et émouvant.

Sur le papier, l’écoute de deux morceaux peut sembler assez courte pour justifier d’une chronique ; difficile de légitimer une page d’avis subjectif, qui se voudrait critique et constructif, sur moins de dix minutes de musique. Pourtant, la puissance que génèrent ces deux titres, leur exigence, et le côté polymorphe - mais pas disparate - de l’ensemble, surtout comparé aux productions précédentes du combo, méritent commentaire : I Lost My Keys semble avoir franchi un cap. Si MayTheBirds est assez varié pour éviter l’ennui à son auditeur, il n’en reste pas moins qu’il dégage une forte unité, démontrant que le groupe a su se fixer sur une définition précise de sa musique qui autrefois lui faisait défaut. Le son est rugueux, lourd et semble porter sur ses épaules toute la mélancolie des musiciens. Entre post-rock épique (Silver Mount Zion related, comparaison forcée quand on choisit de mélanger voix haut-perchées à la limite de la justesse, cordes et gros son de guitare) et indie rock des années 2000 (Pinback, Q and not U, 31 Knots, etc.), ILMK prouve en deux titres, et en moins de 10 minutes, qu’il a su combler tous ses défauts - aussi bien d'un point de vue technique que musical - tout en conservant ce qui faisait son attrait et sa personnalité. Reste à confirmer cette impression positive sur un format plus long, et surtout en live. Mais pour l’instant, tout semble bien parti pour que I Lost My Keys s’impose au cours de l’année à venir comme l’un des groupes majeurs de la ville rose.

Romain
I Lost My Keys, MayTheBirds,
O'O studio, 2013.

Album disponible en écoute intégrale sur Bandcamp.

Tracklist :

01. Komodo No Hanashi
02. R.T.F.M.

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