Il était impressionnant de
qualité Tuez le flic !... en vous, ce premier album dont nous ont
gratifiés les Bruit Qui Court en 2010. Entre textes rageurs et mélancoliques
superbement rédigés, chant slammé atypique, instrumentation puissante,
métissage des influences et production impeccable, les toulousains avaient mis
la barre très haut et à l’époque on se posait la question de savoir s’ils
pourraient faire encore mieux.
Et pourtant…
T.i.N.A., nouvel EP sorti en
avril dernier est la preuve irréfutable que le groupe n’en a pas fini de
prendre de l’ampleur. On retrouve la même formule avec une fusion musicale d’une
puissance rare alliée à une poésie révoltée qui confère à Bruit Qui Court une
réelle originalité au sein de la scène toulousaine et du paysage musical actuel
dans son ensemble.
Ce qui fait réellement la
différence, c’est que les cinq titres de ce nouvel opus semblent avoir une
toute autre carrure que leurs créations précédentes. Du premier morceau Ici
et maintenant au cinquième et dernier Fermer les yeux, leur musique
prend une dimension épique tant par le phrasé si particulier de Nico qui crache
sa rage avec encore davantage de justesse et de conviction, que par les
instrumentations et sonorités plus intenses encore. Mon nom est une véritable
tornade ravageant tout sur son passage avec une guitare au son cataclysmique. Et
alors qu’on faisait déjà le tour d’un grand nombre de genres musicaux dans leurs
compositions, leur fusion s’attaque à quelque chose de beaucoup plus progressif
et prend des allures post-rock (les sons de clavier de Je vis la nuit ou
la guitare de Fermer les yeux me rappellent Mogwai, groupe que j’affectionne
particulièrement). On plane définitivement lors des passages instrumentaux et
finalement, au milieu de la colère, de la révolte et de l’ironie amère (T.i.N.A.,
« penser ne sert à rien, apprendre ne sert à rien ») se dessine un
espoir.
Cet EP est grandiose, il marque
un virage dans la créativité de Bruit Qui Court, un nouveau chemin à arpenter. T.i.N.A.,
There is No Alternative… Effectivement, il n’y a aucune autre alternative que d’écouter
cette galette si ce n’est déjà fait et d’aller les voir sur scène. Car on ne le
dira jamais trop, si BQC réussit à retranscrire toute l’émotion et l’énergie de
leurs morceaux en studio, c’est en live qu’ils ont la meilleure saveur. Moi, en
attendant, je retourne écouter du Mogwai…
[Fanch]
Tracklist :
01. Ici et maintenant
02. T.i.N.A.
03. Je vis la nuit
04. Mon nom
05. Fermer les yeux
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