Ainamaty | We Are

Une bonne dose de douceur et de volupté dans ce monde de brutasses, c’est ce que nous offre le quintet Ainamaty dans son tout premier EP intitulé We Are. La galette recèle six titres hétéroclites explorant à la fois la pop, le trip-hop, l’électro, le post-rock ou même encore le jazz (Lady W). L’ensemble a été travaillé, peaufiné de la première note jusqu’à l’artwork de l’album qui est à l’image de la musique du groupe : esthétique et onirique.

Ainamaty, c’est deux très belles voix - l’une cristalline et délicate, l’autre suave et envoûtante - s’entremêlant sur des compositions aériennes, mélodiques jusqu’au bout des cordes, qui transposent l’auditeur dans un décor chimérique placide et solaire. L’instrumentation de toute beauté offre quelques trésors. Le son chaud et habité de l’acoustique ornementé de delay délivrant quelques perles d’arpèges entre en parfaite complémentarité avec la magie Fenderienne de la Telecaster sublimée dans les envolées de guitare, toute reverb dehors (Lady W, Holding Your Hand). La basse quant à elle tient seule la baraque de la rythmique, le groupe travaillant sur séquences. Manifestant une belle assise dans les morceaux, elle vole même la vedette aux six cordes sur We Are, faisant magnifiquement groover ce titre avec un son puissant et distordu. La bande peut également élever le tempo et faire danser en prenant l’accent plus pop (How to Be Like You,  B Song) tout en conservant sa couleur musicale.

Côté chant, les harmonies vocales des deux front-women transcendent chacune des plages de ce premier effort. Les textes sont beaux, poétiques et les lignes de voix sont bien œuvrées. Les deux demoiselles font passer de réelles émotions dans leur interprétation. Mention spéciale au titre de fermeture de We Are, Nothing to Say.

La singularité d’Ainamaty et leur grande force est que leur musique dégage une grande lumière, une forte chaleur réconfortante aussi bien dans les titres down-tempo, souvent mélancoliques voire triste chez les autres, que dans les titres plus pop. Alliant ce qu’il faut de simplicité, de sincérité et de sophistication, ce premier maxi est un délectable songe de vingt-et-une minutes qui augure de jolies choses pour la suite.

[Fanch]

Ainamaty, We Are, Bee-phazz, 2012.

Album disponible en écoute intégrale sur Deezer.

Tracklist :

01. Lady W

02. How to Be Like You

03. We Are

04. Holding Your Hand

05. B Song

06. Nothing to Say