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mardi 29 mai 2012

Headwax | Headwax


C’est en 2011 que débarque sur la scène toulousaine, comme tombé du ciel, le groupe Headwax. Inconnu au bataillon, il est fort difficile de trouver des infos sur cette jeune formation. Un Facebook quasi vide, un Myspace qui n’existe plus et une page Bandcamp n’en dévoilant pas davantage... En fouillant un peu plus, on découvre une interview du batteur, invité dans la web émission No Scrum, No Win. Ainsi, l’on apprend finalement que Nadège (basse, chant), Jules (batterie, chant) et Yohann (guitare, chant) ont formé ce power trio noise-rock en mai 2010. Enregistrant un premier LP en janvier 2011, vous avez pu mettre la main dessus depuis août 2011.

Une pochette assez sobre, cartonnée, tout de rouge vêtue, avec le nom du groupe en relief, renferme une galette garnie de sept titres terriblement abrasifs. On commence avec Painted Black et un riff ultra percutant et répétitif. La basse possède ici un son hallucinant de puissance et n’a aucune difficulté à installer ce décor lourd et crispant qui vous accompagnera durant l’intégralité de l’écoute. La guitare, elle, distille des riffs certes dissonants, mais avec une vraie vocation mélodique et l’on croit reconnaître la patte « Fenderienne » chaleureuse. Le chant de Painted Black est masculin, accentuant une diction nonchalante pour rajouter à la lourdeur et la noirceur du morceau. Une explosion de distorsion achève cette première plage dans un chaos sonore toutefois habilement effectué.

Drug is Dead. La basse se place un peu plus en retrait et joue à jeu égal avec la six cordes, développant des harmonies plutôt intéressantes sur les parties chorus, tandis que Nadège prend possession du micro. Le chant parlé de la demoiselle et sa tessiture vocale s’intègrent plutôt bien à l’univers sonore développé par le groupe. Nouvelle explosion de saturation et l’on se dit qu’il y a en amont une recherche harmonique et une volonté de cohérence assez poussées dans la musique d’Headwax qui n’ont pas toujours été de mise dans le genre musical. Au passage, si beaucoup s’accordent à comparer notre trio à Shellac, chez C:Rock Notes, on y perçoit plus du Big Black, formation antérieure de Monsieur Steve Albini, juste pour la référence.

Au fil de l’album, certains titres sortent du lot comme par exemple He Does dont les sonorités et l’ambiance font ressortir davantage les origines punk du noise et pourquoi pas une touche post-hardore en fin de morceau. Few Words tire également son épingle du jeu. La formation nous propose une ballade (pas si) légère (que ça...) démarrant sur un phrasé guitare basse très mélodique et plutôt surprenant, compte tenu de ce qu’on a pris dans les esgourdes auparavant. Le premier break survient, tout en puissance, et là on comprend que ce n’est que du bluff. Chassez le naturel, il revient au galop ! La batterie s’ajoute et on retrouve le gros son de basse dans un riff lancinant, très vite rejoint par les attaques guitaristiques entêtantes. Ca monte crescendo et on attend le grand boum. Mais finalement, l’atterrissage se fait en douceur, tout en larsens contrôlés, en samples discrets, batterie nuancée et autres divers bruits. Joli morceau ! D’autant qu’à moins d’être un véritable adepte du noise-rock, la lourdeur de cette musique atonale finit par peser un peu à la longue.

Un dernier pour la route, bien groovy ! Alaric met une fois de plus en avant l’atout majeur d’Headwax, à savoir ce son de basse incisif, dans un titre de gros rock rondement mené.

Au final, Headwax n’est peut-être pas encore très connu mais il gagnerait à l’être. Le groupe donne un petit coup de jeune au noise en y amenant ses mélodies et ses harmonies bien senties. N’oublions pas non plus l’effort fait à la production de la galette qui a été enregistrée dans les règles de l’art au Studio de la Trappe, fief de Triboulet dont la réputation n’est plus à faire. Bonne continuation m’sieurs, dames… 

[Fanch] 

Headwax, Headwax, autoproduction, 2011.

Album disponible en écoute intégrale sur Bandcamp.

Tracklist :

01. Painted Black
02. Drug is Dead
03. He Does
04. You're Special
05. Friction
06. Few Words
07. Alaric

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