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jeudi 17 mai 2012

VeiL | VeiL


Frontman entre 2004 et 2008 du groupe A-Tom, formation toulousaine résolument rock prématurément disparue, Guillaume Virelaude a parcouru bien du chemin et s'est depuis montré fort productif sur le plan musical. Outre un cover band, Melango, mené aux côtés de Béra (AeriaMicrocosme, Rufus Bellefleur) et de Ydan, talentueux chanteur-musicien et beatboxer, l'ami Guillaume vient d'obtenir le financement, via le site Ulule, d'un spectacle ambitieux mêlant musique live, vidéo, théâtre et danse qui répond au doux nom d'Eliza Brown (toujours accompagné de YDan). Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est VeiL, projet solo né l'an dernier et dont un premier EP est paru en octobre 2011.

S'intitulant tout bonnement VeiL, l'EP comporte cinq titres à tendance pop mais recelant des trésors de sonorités bluffants. Rock, jazz, blues, bossa, folk, électro, les titres de VeiL nous font voyager dans son univers musical polychrome où aucune barrière n'a été posée. C'est donc sur un rythme latino que démarre Sleeping Beauty. Petit phrasé de clavier, légère disto dans la guitare, un riff bossa et puis la voix joliment éraillée de Guillaume qui vient se poser délicatement sur l'instru avec une maîtrise parfaite de son sujet. Sleeping Beauty aurait pu faire une superbe chanson de cabaret. Sur ces notes, on imagine tout à fait le vocaliste débarquer en complet blanc sur scène, sous des lumières tamisées, enchaînant quelques habiles pas de danse tout en racontant son histoire. Le passage au piano dans les trois minutes donne par ailleurs un côté très romantique.

Changement de décor total, partons sous des cieux plus... britanniques. Même si je ne suis pas un fervent partisan des étiquettes que l'on peut coller à un artiste. ce Static me rappelle grandement certaines ballades pop-rock des frères Gallagher. Cette impression n'en est qu'amplifiée à l'écoute des premières notes du chant qui, sur ce morceau, s'approche franchement de la voix et du phrasé habituel de celui qui fût le chanteur d'Oasis. Cela n'enlève cependant rien du tout à la qualité de ce titre qui a les épaules d'un futur tube. La finesse accordée au mixage et à la production y sont très certainement pour quelque chose également.

On passe à Lila, somptueuse ballade acoustique dépouillée, dans son plus simple apparat. Une guitare acoustique, un piano, la voix très pure du chanteur sur le couplet puis des chœurs judicieusement posés sur les refrains et ça fonctionne. L'émotion est palpable, on se laisse emporter, on ferme les yeux et on profite du moment. Sublime... La chanson monte crescendo dès le second couplet avec une batterie discrète et quelques envolées vocales. Il s'agit à mes yeux du meilleur morceau de cet EP.

Eveil, quatrième piste de la galette, a des airs de titre post-rock avec ses riffs de six cordes lancinants, son sample, son gimmick vocal en fade in et la disto qui explose d'un coup pour donner une intensité grimpante au morceau. On laisse monter le courant en nous, on sent cette intensité nous parcourir et puis, juste avant qu'elle atteigne son paroxysme, c'est la fin... On aurait peut-être attendu que le plaisir soit un peu prolongé. Même si c'est plutôt bien joué de la part du compositeur qui nous coupe un peu l'herbe sous le pied, nous met l'eau à la bouche puis nous laisse mijoter un peu. En réalité, Eveil aurait fait une parfaite chanson de fin d'album, laissant un certain suspens, une tension qui ne se serait apaisée qu'à l'arrivée d'un second opus. Mais il en reste un...

C'est donc Crossroads qui clôturera cet EP et mettra fin au petit voyage musical que nous a organisé VeiL. Ici, c'est un morceau très groovy qu'on découvre, fortement teinté d'électro mais toujours avec ce côté chaleureux et romantique apporté par le piano. Les lignes de voix sont efficaces et les textes plutôt habilement écrits.

En résumé, ce premier effort promet de belles choses et l'on est forcé de reconnaître encore le talent de M. Virelaude qui nous offre encore quelques sympathiques instants de musique. L'on pourra très bientôt découvrir sur scène ce projet qui s'est étoffé depuis, puisque son principal instigateur s'est entouré de quelques musiciens pour présenter en live les compositions de VeiL. Rendez-vous sur les planches.

 [Fanch]

VeiL, VeiL, autoproduction, 2011.

Album disponible en écoute intégrale sur BandCamp.

Tracklist :

01. Sleeping Beauty
02. Static
03. Lila
04. Eveil
05. Crossroads

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