#random-posts img{float:left;margin-right:10px;border:1px solid #999;background:#FFF;width:36px;height:36px;padding:3px}

vendredi 23 mars 2012

Agora Fidelio | Bagdad

Un an après avoir posé leurs valises à Barcelone pour le premier disque de leur triptyque Les Illusions d'une route, les membres d'Agora Fidelio ont enfin repris leur voyage initiatique. Destination Bagdad, contrée ô combien plus chaotique que la capitale catalane.
Et la route se révèle bien différente de son prédécesseur.

Si le groupe y jouait toujours de son incroyable sens de l'émotion et de la mélancolie, Barcelone s'était révélé beaucoup plus rock par ses compositions et ses sonorités.
Bagdad est par contre un disque incisif, écorché et au final très sombre rappelant une époque plus lointaine du groupe.

Ce qui frappe à l'écoute du disque, c'est ce sentiment de mouvement comme si l'on traversait la ville au rythme des jours et de son histoire récente. Que ce soit à travers la musique, la voix, l'écriture, on avance et plus on avance, plus un sentiment de fin domine.

Drapeau Blanc et son rythme quelque peu militaire nous immerge lentement dans Bagdad comme un défilé de chars blindés entrant dans la ville. Ou sortant de la ville, on ne sait pas trop …
Agora Fidelio ramène dans ce premier titre une touche sombre et noire que l'on n'avait pas retrouvée depuis les deux premiers albums du groupe. Le rythme lent et lancinant, la basse étouffante, aérée par quelques accords de guitare nous plonge complètement dans cet esprit de paysage de conflits, entre ruines et déserts, que peut nous inspirer la capitale irakienne. Esprit immédiatement conforté par Chaos debout, titre plus rentre-dedans où se croisent riffs incisifs et mélodies douces telles des empreintes de guerre, entre jours de furies et soirées de peines. « Il fallait y penser avant l'orage », inéluctable morale de l'histoire.
Par mes flèches apparaît comme un futur classique du groupe. Sans surprise dans sa composition, le titre n'en reste pas moins superbe grâce à la beauté des mélodies et la montée finale portée par la voix et la poésie de MiLKa. Tel un moment de réflexion posé sur la ville, ce titre précède la deuxième partie de l'album qui va se révéler absolument fantastique.

Le sens du vent résonne comme un fatalisme, une évidence. « On l'a sentie la fin ». Le rythme est saccadé, martelé comme une préparation à l'inéluctable combat mais entrecoupé par un pont absolument magique où voix et mélodies atteignent des sommets d'intensité et d'émotion. Un titre bouleversant dans la veine d'un Si tu savais comme sur l'album Altitude Zéro, et qui nous amène vers le titre le plus surprenant de l'album, C'est une guerre.
Teinté d'influences proches du hardcore, le titre jaillit comme une bombe. Nous sommes sur le chant de guerre, entre chaos et destruction. MiLKa hurle ses souffrances, alors que la session rythmique assomme l'auditoire. Pas le temps de souffler, l'intensité est telle qu'on peine à croire écouter Agora Fidelio. Fascinant !
« Il y eu la guerre ici ». Une phrase pour un titre là aussi magique. J'ai vu clôt l'album tel A blanc sur Le troisième choix. Une guitare discrète, des paroles empreintes de questionnement et de réflexion. Et un final mêlant puissance et émotion pour clore cet album remarquable.

Ce deuxième volet des Illusions d'une route bien plus sombre que son prédécesseur nous renvoie à un Agora Fidelio plus introspectif et torturé. Mais le groupe reste à côté de cela toujours aussi fort pour remuer nos cœurs et nous toucher au plus profond. Un disque indispensable.

Dernière ligne droite : Belfast … Veni, vidi, vici ?

CoKeT

Agora Fidelio, Les illusions d'une route | Bagdad, autoproduction, 2011.

Album disponible en écoute intégrale sur Deezer.

Tracklist :

01. Un drapeau blanc
02. Chaos debout
03. Par mes flèches
04. Le sens du vent
05. C'est une guerre
06. J'ai vu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire