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jeudi 1 mars 2012

Two Hats and a Cat | Bluebell Woods

Alors que les groupes de rock foisonnent dans notre belle ville rose, il est une discipline qui voit naître au sein de notre scène locale quantité de nouveaux adeptes. En effet, la folk revient au goût du jour depuis quelques temps. Et si nombreux sont les groupes qui s’exercent désormais dans ce courant musical, certains d’entre eux tirent brillamment leur épingle du jeu. C’est le cas de Two Hats and a Cat, formation de quatre musiciens, qui sortait son premier EP le 22 octobre dernier. Zoom sur Bluebell Woods.

D’entrée, on note la grande élégance du packaging : un artwork très classe, simple, sans fioritures, signé Clélia Simon, délicatement apposé sur un « digisleeve » en carton recyclé. Cependant, le grand soin accordé à l’emballage ne serait rien sans la qualité de ce qu’il contient. Et là, vous allez constater que Two Hats and a Cat n’a rien laissé au hasard. 

Your Melodies ouvre cet EP de quatre titres sur un air murmuré a capella qui laisse ensuite place à un riff très bluesy où guitare et violoncelle en pizzicato se donnent la réplique sur fond de cordes frottées. La voix sensuelle de Marlène se fait entendre alors que la batterie entre avec délicatesse dans le champ sonore. Ce morceau est down tempo mais tout de même très entraînant, particulièrement lorsque le refrain retentit.  Your Melodies ferait parfaitement office de bande son pour un numéro de cabaret, alternant passages doux et cadencés. Ah, je vois déjà nombre de lecteurs masculins fermer les yeux à l’écoute de ce morceau, imaginant Nicole Kidman trémoussant son séant dans une scène de Moulin Rouge… On se calme ! Là n’est pas le propos… Marlène et François nous gratifient encore de quelques jolies harmonies de voix et de mélodieuses vocalises sur un somptueux accompagnement où le violoncelle s’épanouit totalement. On voyage à l’intérieur et Bluebell Woods démarre sur les chapeaux de roues.

Changement de décor pour Mother Tree. Un entraînant riff de guitare bien folk nous transporte en plein film de John Wayne, chevauchant notre monture à toute allure vers le soleil couchant. Après le cabaret, Two Hats and a Cat nous plante en effet un décor de western typique. C’est la voix chaude de François qui nous contera l’histoire cette fois. L’accent anglais est un soupçon mécanique et manque un peu de fluidité mais ce n’est qu’un détail.  Cette deuxième chanson est encore très bien menée par les quatre. L’accompagnement six cordes soutenu par une batterie finement placée donne un rythme soutenu tandis que le ukulélé apporte une touche harmonique fort sympathique. Le violoncelle intervient ponctuellement après chaque refrain pour donner un superbe cachet au morceau (je ne vous cache pas être sensible aux instruments à cordes frottées, quels qu’ils soient).
On enchaîne avec The West, un morceau plus calme où d’ailleurs la vocaliste prend une voix plus douce, presque susurrée.  L’instrumentation est épurée avec une guitare qui rappelle parfois John Butler Trio, qui plus est sur les parties au bottleneck. Le rythme est simplement marqué par ce qui semble être des coups donnés sur la caisse d’un instrument plus que de la batterie et, parsemées autour, des ouvertures/fermetures de charley. Puis le morceau s’intensifie à mi parcours, le chant prend davantage d’ampleur et les musiciens nous offrent un instrumental très folk rock où le son acoustique prend tout son sens. C’est vraiment de toute beauté.
Arrive finalement le dernier morceau de l’album. Sleepless Eremite démarre sur une arpège très mélancolique qui se marie parfaitement avec la voix masculine. Les parties violoncelle dans les graves apportent une esthétique particulière. Puis vers la moitié de la piste, la musique prend des airs hispaniques. L’entrée de la batterie nuancée sur les cymbales, l’envolée vocale de Marlène, les accélérations guitaristiques, tout cela est rondement mené. Two Hats and a Cat nous fait décidément beaucoup voyager. Et c’est bien là le sens profond de la musique : nous faire voyager, nous emporter dans des contrées lointaines. Sleepless Eremite est un morceau tout en émotions qui en touchera certainement plus d’un. 
Bluebell Woods s’achève sur un goût de trop peu. Ce premier EP a été soigné tant dans la composition, les arrangements que dans la production. Comme cela a été dit précédemment, même la présentation de la galette a bénéficié d’une attention particulière. Cela fait de cet objet un joli petit bijou qui ravira vos tympans. La preuve en est qu’on ne peut s’empêcher de le faire tourner en boucle un moment dans sa platine avant de l’en retirer. Je ne peux que tirer mon chapeau à Two Hats and a Cat. Un grand bravo à eux. Gageons qu’ils nous réservent encore de belles surprise à l’avenir… 
[Fanch] 
Two Hats and a Cat, Bluebell Woods, Autoproduction, 2011. 
Album disponible en écoute intégrale sur Bandcamp.
Tracklist :
01.Your Melodies
02. Mother Tree
03. The West 
04. Sleepless Eremite

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