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jeudi 8 décembre 2011

Drawers : All is One

Né en 2006, Drawers s'est très vite installé dans le microcosme des groupes à tendance « cassage de cervicale ». Ici, éloignez papis et mamies, prévenez les voisins, sortez les bières et prenez dans les oreilles de la testostérone en barre. Riffs lourds et entêtants, basse grasse, groove d'enfer et une voix à vous dire que vous n'êtes pas dans le Midwest style « Petite maison dans la prairie » mais plutôt en plein Texas où sentent bon la sueur et l'essence (cf. This is Oil, premier effort du groupe sorti en 2009) mêlés aux odeurs de whisky.

All is One, premier album du groupe nous offre donc ici un gros concentré de sludge, de doom accompagnés de quelques pincées rock'n'roll voire métalliques.

Si l'opener Caput Mortuum Ocean offre une relative introduction par sa structure, les trois premiers titres s'enchainent néanmoins de manière brutale et rapide, nous permettant de saisir tous les ingrédients de la musique de Drawers mais surtout d'annoncer la qualité de l'album. Riffs lourds et pachydermiques sur Caput Mortuul Ocean, petit zest rock'n'roll amené par une basse sortie des cavernes sur Grey Sailor, rouleau compressor mené à la baguette (c'est le cas de le dire) par une batterie surpuissante sur Black Queen. Difficile de reprendre son souffle après cette entrée en matière monstrueuse. Drawers à la bonne idée alors d'amener de quoi respirer avec le non moins réussi Ivory Lighthouse avec son middle riff jouissif et l'acoustique Blue Keel sorti tout droit d'un Mastodon époque Leviathan.

De Silver Hand à Electric Seat, Drawers propose par la suite un enchainement de 4 titres plus tortueux et sombres, où rythmiques alambiquées (Silver Hand) côtoient atmosphères plus étouffantes. Cela n'empêche pas le groupe d'intégrer ce côté sludge au sein de ses compositions tel ce solo sorti de nulle part sur Purple Ride. Si la qualité reste présente, la longueur et la construction des morceaux, vu le style proposé par le groupe, épuisent quelque peu.

Heureusement, les derniers jets de l'album offrent une couleur plus nuancée amenant Drawers à ne pas se cantonner vers une seule ligne directrice. Encore plus torturés, l'enchaînement Golden Adieu/Muddy Smoke parcourt les méandres des abysses pour souffler quelques braises métalliques voire postcore. Si Golden Adieu surprend moins par son tempo lourd, l'intensité mise par le frontman (on pensera à Metallica) ébouriffe et soutient l'atmosphère métal du morceau tandis que Muddy Smoke s'impose comme la pièce maîtresse de l'album. Six minutes où se mêlent désespoir (mention à Nico s'essayant avec brio au chant clair), retenue et déchaînement, pour terminer sur un final homérique qui laissera des traces.

Avec All is One, Drawers nous pond une sacrée réussite pour un premier album. Si la trame sludge métal est omniprésente, le groupe amène assez de nuances pour densifier son son (aïe !) et surprendre l'auditeur (le final aérien de Grey Sailor, le jouissif Ivory Lighthouse ou encore le fabuleux Muddy Smoke) même si la longueur de l'album fait chuter par moment l'attention et la concentration de l'auditeur (on pensera notamment à l'outro Azurite Constellation qui ne trouve pas support à excitation malgré sa qualité).

A noter la qualité assez bluffante de cette autoprod ! En étant perfectionniste, on pourrait regretter des grattes un peu en retrait et une batterie un peu trop étouffée mais c'est très peu de choses aux vues de l'ensemble.

A écouter d'urgence : le triptyque introductif Caput Mortuum Ocean/Grey Sailor/Black Queen, Ivory Lighthouse et Muddy Smoke.

CoKeT

Drawers, All is One, SlowBurn Records, 2011.

Album disponible en écoute intégrale sur Deezer.

Tracklist :

01. Caput Mortuum Ocean
02. Grey Sailor
03. Black Queen
04. Ivory Lighthouse
05. Blue Keel
06. Silver Hand
07. Purple Ride
08. Red Ballet
09. Electric Seat
10. Golden Adieu
11. Muddy Smoke
12. Azurite Constellation

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