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dimanche 15 mai 2011

The Skinny Minnies | Remote

Je redoutais grandement le moment où j’allais devoir chroniquer un album qui ne me convaincrait pas. Il est toujours difficile d’avoir à faire une mauvaise critique, particulièrement quand on est soi-même musicien et qu’on sait à quel point sa propre musique peut tenir à cœur. C’est pourquoi Remote, nouvel EP des Skinny Minnies, est passé en boucle un certain temps dans le lecteur de CRN, pour lui laisser toutes ses chances.  Après l’avoir exploré de fond en comble, voici ce qu’il en ressort.

Remote comporte cinq titres tantôt pop, tantôt rock’n roll avec parfois une ambition un peu plus « garage », mais qui va se perdre en route. On sent une volonté de la part du groupe, dans la compo comme dans la production, de pondre une galette un peu old school et dépouillée à l’instar de la jaquette. La musique des Skinny Minnies n’est pas dénuée d’une certaine fraîcheur dans des titres comme Trapped ou Parallel. On sent toujours bien l’influence des Beach Boys dans leur musique, un tantinet celle des Beatles aussi. En revanche, on regrettera un manque d’intention en comparaison à leur premier album plus recherché et abouti.

Dès les premiers accords de Oooh aaah, une idée s’installe et peinera à s’estomper. On a déjà entendu ça ailleurs… Des riffs simplistes sur du up-tempo, trois ou quatre accords qui tournent en boucle, des lignes de voix manquant d’originalité, The Skinny Minnies surfent sur la vague de bons nombres de groupes de Brit-pop, d’indie-rock et de rock garage contemporains et se reposent un peu trop sur leurs lauriers. Certes les mélodies sont catchy, l‘univers est coloré et le rythme entraînant. Mais où est leur identité propre ? Comment se démarquent-ils ici de la masse de groupes du même style qui naissent chaque jour dans le paysage musical français ? Les titres ayant l’envergure de Only I sur Clocks/Trigger/Jokers manquent vraiment…

On note quelques constructions intéressantes sur Trapped dont la rythmique est peu plus travaillée ou encore Expect me, plus efficace que ces consœurs par des riffs bien placés et qui s’avère être le meilleur morceau sur cet opus. En revanche, le chant nasillard utilisé comme effet de style est ici trop appuyé et en devient agaçant. Pour finir, la production aurait mérité un peu plus de soin. Les voix semblent parfois lointaines et la basse est sous-mixée tout du long, ce qui est dommage puisqu’elle comporte des lignes plutôt sympathiques.

Pour leur seconde réalisation, The Skinny Minnies s’en tirent avec un fifty-fifty. Ils nous pondent un album très pop au son assez sixties qui s’écoute plutôt facilement. Les chansons sont entraînantes mais le manque d’originalité et d’identité dessert franchement leur travail, ce qui est fort dommage. On en attendait davantage après le premier album qui présentait beaucoup mieux. Peut-être la sortie de ce nouvel EP a-t-elle été trop précipitée. On espère que leurs travaux futurs seront plus mûris et qu’ils nous montreront leur réel potentiel. Affaire à suivre…

[Fanch]

The Skinny Minnies, Remote, Autoproduction, 2011

Album en téléchargement gratuit sur Bandcamp.

Tracklist :

01. Oooh Aaah
02. Trapped
03. Parallel
04. Skinny Minnie
05. Expect Me

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