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samedi 28 mai 2011

Jun and the Paradox Mind | Wandering Soul

Des gourmands. Les nombreux artistes qui tentent de s'inspirer du merveilleux Grace de Jeff Buckley s'attaquent en général à un monstre bien trop gros pour être avalé en entier. C'est le pari difficile que se sont imposé les Montalbanais de Jun and the Paradox Mind avec ce premier EP du nom de Wandering Soul. Reste à voir si le groupe peut se targuer de faire partie de la progéniture légitime du chanteur américain ou de ses (sales petits) bâtards.

Oui, beaucoup se sont cassés les dents. On pense à des groupes comme Haven, ou The Unbelievable Truth qui sont passés relativement inaperçus, malgré quelques albums de bonne facture, notamment pour le dernier groupe cité qui a laissé quelques chansons magnifiques et qui sera toujours, à mon sens, une formation injustement inconnue. Et Jun and the Paradox Mind, puisque c'est à eux qu'est dédiée cette chronique ? Et bien c'est un pari plutôt réussi pour ce premier EP.

Les premières notes de Paradox Mind, d'une guitare pleine de reverb, mettent dans le bain à l'ouverture même de l'album. C'est mélancolique, mais rythmé et jamais "chiant" ou mou. On se laisse bercer par le superbe grain de voix de Julien Delmont, pleine d'émotion et parfois de rage, le tout porté par une section rythmique avec une bonne paire de couilles. Donner dans l'émotion sans avoir l'effet d'un lexomil : pas toujours évident, mais là le mélange prend. Il prend même très bien.

Les influences bucklesques (et non je ne veux pas parler des influences d'une marque de bière pas chère au goût discutable) se sentent d'autant plus sur les envolées lyriques du chanteur sur The Fall of the Masochist. Wandering Soul démarre quant à elle sur une guitare plus distorsionnée. La chanson est certes plus pêchue et doit avoir un joli rendu en live, mais ce n'est peut-être pas celle qu'on retiendra le plus de l'EP. Le riff est quand même accrocheur et le refrain explosif. Le groupe fait preuve d'une très belle qualité mélodique et c'est surtout sur le morceau Freedom is a dream qu'on le remarque. L'alternance d'un couplet rythmé avec un chorus plus lancinant qui lui même lance une fin de morceau qui part, monte, monte, monte. On aurait aimé que cette montée se fasse encore, jusqu'à en crever le plafond de votre petit studio où vous écoutez Jun and the Paradox Mind, avalé par un fauteuil dodu et moelleux. Dommage.

Presque le meilleur morceau, oui, car l'album se clôture sur un extrait live assez fabuleux : Missed Try. Un titre marqué par l'empreinte de The Unbeliveable Truth. Ils avaient eux aussi le chic pour créer une émotion sans limite avec une seule guitare/voix, seulement habillée d'une courte reverb et qui nous faisait partir loin, très loin. Une fois la basse et la batterie en lice, la voix se lâche, la guitare s'habille d'une légère disto et toute l'émotion du morceau se relâche alors d'un coup. Difficile, pour un fan de Buckley et autres Andy et Thom Yorke, comme moi, de sortir indemne d'un tel morceau.

Wandering Soul est un très bel EP et pour le moins prometteur. Je ne saurais que trop vous conseiller d'y jeter une oreille, surtout si vous aussi, vous aimez vous laisser submerger par la beauté pure et brulante de la mélancolie. Priceless.

Jack Mc Coy


Jun & The Paradox Mind, Wandering Soul, Autoproduction, 2011.

Album disponible en écoute intégrale sur Deezer.

Tracklist :

1. Paradox Mind
2. The Fall of the masochist
3. Wandering Soul
4. Let me know
5. Freedom is a dream
6. Missed Try

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