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mercredi 14 septembre 2011

She Keeps Bees (Brooklyn, USA) + Box Tone's Crooner | Le Saint des Seins, 06.09.11

She Keeps Bees | Photo : [Fanch]
Rentré il y a peu dans nos contrées toulousaines, j'avais hâte de me remettre à mon activité favorite, à savoir la fréquentation de quelques troquets servant de la bière fraiche et accueillant de bons orchestres. Voilà qui est fait depuis le 6 septembre et le retour de She Keeps Bees dans la ville rose. Vous savez, ce duo magique au blues rock sauvage que composent Jessica Larrabee au chant et à la guitare et Andy LaPlant à la batterie !

Dans la foulée, nous nous sommes offerts le privilège d'une séduisante découverte. Box Tone's Crooner, groupe à forte tendance trip-hop lorgnant sur des teintes plus rock, s'est dévoilé au public pour la première fois et a laissé une plutôt bonne impression pour un début.

La soirée a commencé un peu plus tard que prévu. Fort heureusement, car j'étais déjà en retard sur mon programme... Bref, il est près de 21h lorsque Box Tone's Crooners monte sur les planches. Ils ne sont alors que trois : Anthony au chant, Jean à la batterie et Ludovic qui cumule guitare, clavier et samples. Après une courte introduction instrumentale pour planter le décor d'une musique à vocation vaporeuse mais parfois rugissante, les choses sérieuses commencent avec un morceau clairement trip-hop. La batterie électronique marque le pas accompagné des samples, la guitare suit d'un son puissant et le vocaliste entre en piste avec un chant hip-hop qui rappelle les premiers temps celui du groupe Gorillaz. Peu à peu, il marque sa propre empreinte avec une voix rauque et éraillée qui assène ponctuellement des lyrics en screamo.

Le mélange des genres fonctionne véritablement, mais je peine encore à rentrer totalement dans le concert, la faute à un son en façade de qualité assez médiocre. Haryane vient poser sa voix sur le troisième morceau et fait naitre une émotion certaine dans la salle alors toute ouïe. Un chant très mélodieux nous berce lentement et nous emmène quelque part, ailleurs... S'en suivent alors une belle brochette de morceaux caractéristiques du genre. La batterie électronique (tenue par un très bon batteur, soit dit en passant) et les samples servent à merveille l'univers du groupe.

Seront sortis du lot deux morceaux qui auront attirés mon attention. Le premier est une ballade menée par le chant d'Haryane et la guitare de Ludovic qui est ensuite enrichie du pad joué par le batteur du groupe. Ce morceau est particulièrement beau et dénote un potentiel qui reste encore à exploiter chez BTC. Le second est en fait le seul morceau où le groupe est au complet sur les planches avec une des rares apparitions d'Audrey sur scène. L'excellent flow d'Anthony répondant aux jolies harmonies vocales des deux demoiselles est du plus bel effet.

Box Tone's Crooners | Photo : [Fanch]
On regrettera finalement peu de choses de ce premier concert du groupe. Avant tout, c'est la mauvaise qualité du son qu'on retient avec des instruments bien trop forts par rapports au voix, jusqu'au RC50 du guitariste qui surpasse le son de la guitare en direct. On espère sinon que Box Tone's Crooners travailleront leurs sorties de morceaux qui sont dans l'ensemble plutôt abruptes. Enfin, j'émets un doute sur le moment choisi pour inviter leur guest puisque les musiciens l'ont conviée sur le dernier morceau plutôt que de finir entre membres du groupe. Mais ceci n'est que mon opinion. La composition et les chants entre hip-hop et voix mélodieuses rappelant un fameux groupe qu'on aime beaucoup chez nous, Archive pour ne pas le citer, on attendra avec impatience de voir l'évolution de Box Tone's Crooners qui a un fort potentiel et des idées.

Le temps d'une courte pause s'écoule avec une mousse fraiche pendant que le changement de plateau s'effectue.

Il est maintenant l'heure d'accueillir She Keeps Bees sur scène et c'est avec un réel plaisir que le public toulousain retrouve ce groupe originaire de Brooklyn.  Le duo ayant sorti son troisième album Dig On est venu nous le présenter ce soir là au Saint des Seins. Et un tel groupe, ça ne se rate sous aucun prétexte !

Jessica et Andy évoluent toujours dans un registre blues rock psychédélique mais ont élargit leurs horizons et ont encore pris davantage de volume. La magie opère immédiatement tant leur jeu est sincère et pertinent. Le combo chant-guitare/batterie, cette formation des plus basiques, donne une simplicité et une pureté sans failles tandis que la voix hallucinante de la frontwoman et sa guitare délicieusement saturée donnent une puissance et une intensité délectables.

She Keeps Bees | Photo : [Fanch]
Alternant les morceaux récents et les anciennes perles, She Keeps Bees entraine le public dans sa douce frénésie grâce à des compositions simples mais efficaces sublimées par la voix chaude et les lignes de voix à tomber par terre de Jessica. Mes premiers frissons arrivent sur le refrain de See Me et je me laisse complétement embarqué sur les premiers éclats vocaux de Gimme qui comporte également une grille d'accords imparable à la disto bouillante sur fond de gimmick batterie des plus simplistes, mais qui en jette à merveille une fois le tout assemblé. Le morceau stoppe tout net alors qu'on en redemande la langue pendante...

Le moment le plus magique de la soirée, c'est quand Jessica pose sa guitare pour nous foutre toutes les émotions du monde dans la gueule quasi acapella, nous faire hérisser le moindre poil présent sur le corps et frissonner à volonté. Ça s'était déjà produit sur le deuxième album Nests avec le génial Ribbon et elle remet ici le couvert avec All Or None/Dark Horse. Cette nana a vraiment une voix exceptionnelle et elle donne énormément sur scène, elle vit ses chansons et franchement, on les vit avec elle... C'est dingue comme un morceau sans prétention peut vous retourner. Un début acapella, une batterie très discrète soutient les lignes de voix extrêmement envoutantes, puis le tambourin amène un certain rythme sur la fin du morceau. Deux minutes de pur extase ! Jupiter Deep est en revanche un chouïa longuet, ce jusqu'à l'explosion sonore finale des cris de la chanteuse et de la disto grave et dégueulante qui redonne une dimension au titre.

Finalement, ce groupe aura régalé nos tympans avec brio sur l'ensemble de son set. L'énergie débordante et la puissance émanant de Jessica couplées à la "sagesse" rythmique et à la finesse d'Andy fonctionnent toujours à merveille. Parmi les nouveaux morceaux se trouvent encore quelques petits bijoux qu'il est Ô combien réjouissant de découvrir sur scène, tant ce groupe excelle dans l'exercice live. Merci à Antiherøes Collective pour cette prog. Avec un groupe prometteur en première partie de surcroit, je peux vous affirmer que ceux qui n'étaient pas présents ont raté l'un des meilleurs concerts toulousains du cru 2011. Mais c'est bien connu, les absents ont toujours tort...

[Fanch]

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