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lundi 13 juin 2011

Dounshaq | Saison 1

Enfilez vos plus beau pattes d’eph’, sortez la boule à facette, les mocassins croco et la coupe afro. Et pour le flow, direction l’école du micro d’argent. Mais avant, ne surtout pas oublier la pédale de disto. Ils ont sorti Saison 1 en février dernier, mêlant le groove du funk avec une puissance rock sous-jacente et le flow très fin et très juste du hip-hop comme on n’en fait plus que très rarement.  C’est la classe mec, la claque. Dounshaq est dans la place et ils cassent la baraque ! (oui je sais, l'écriture hip-hop et moi, ça fait deux...)

L’épisode pilote de cette Saison 1 est une intro destinée aux aveugles et malvoyants qui n’auraient pas la chance de lire l’intitulé de ce premier EP : une voix caverneuse annonce « Dounshaq, Saison 1 » sur fond de section rythmique percutante et de cuivres tonitruants. Merci pour eux... Trêve de plaisanteries, le générique de cette nouvelle série présente en réalité plutôt bien le groupe, si ce n’est l’absence de deux éléments majeurs… Il s’agit bien sûr de la guitare affutée qui ne tarde pas à débarquer, directement en ouverture de la deuxième plage, et du clavier bien old school qui suit en fond sonore.

Président donne clairement le contexte du feuilleton sans dévoiler toute l’intrigue : la gratte, autant claire que distordue, groove à merveille appuyée par une basse solide et une batterie qui a tablé sur du simple et efficace, les cuivres ponctuant joliment les différents couplets. La sitcom démarre bien. Demain j’arrête est un morceau funky faisant l’apologie des belles promesses sans lendemain qu’on se fait à soi-même. La ligne de basse confère une bonne dynamique au morceau et la wah-wah chante à tue-tête, le tout donnant une irrémédiable envie d’aller flirter avec la piste de danse. On songe aussi à un autre groupe bien sympathique de la scène française, Hocus Pocus, qui aime également mixer sons funk et gimmicks hip-hop.  

Frim’Style, troisième épisode. Le héros nous balance un son bien « street » dans les oreilles, un rythme grosse caisse/caisse claire basique ponctué d’un son de cloche percussive, une wah-wah et une basse synthétique bourdonnante. On hoche la tête en rythme obéissant à l’aplomb du flow du frontman qui ne baisse pas la garde une seconde. Vient un pont musical donnant pleine place aux cuivres et au clavier, le genre de passage un peu psychédélique qu’on a souvent pu entendre chez IAM. Une pause pub avec un prélude piano, belle transition vers Bye, sublime morceau jazzy vraiment très enivrant. Le clavier développe une ambiance éthérée renforcée par la batterie qui se fait plus feutrée, tout comme la guitare posant quelques courts phrasés ici et là. Une flûte traversière vient prêter main forte aux cuivres pour saupoudrer de lignes lancinantes. Le tout retranscrit avec classe le texte qui parle tout simplement de… flemme. On sent lentement le pouvoir apaisant et nonchalant de ce titre prendre possession de nos corps pour en aspirer toute la motivation.

On note ensuite une ressemblance assez flagrante avec le flow et la voix d’Akhenaton dans Hippie du Hip-Hop. Le son se durcit et ils montrent là qu’ils aiment aussi le gros son rock tout en revendiquant dans le texte ces inspirations métissées : « J’pleurais Kurt Cobain quand 2Pac est mort […] Nous on kiffe le funk qui dérape hip-hop et rock ».  Ils n’oublieront pas également de pointer du doigt le nombrilisme, le star-system et la pauvreté des écrits du hip-hop contemporain. Puis c’est le générique de fin, une voix de crooner faisant une dernière réclame en annonçant la saison 2 prochainement sur une bande-son des plus funk.

Dans leur ensemble, les paroles sont très habilement écrites, jouant avec les mots et leurs sonorités usant d’allitérations, d’homophonie, de calembours et autres assonances. Ces différents effets de style donnent un rythme et du corps aux textes. Ceux-ci parlent avec humour des accros aux séries télé, des fausses résolutions, des politiciens « bling-bling », des frimeurs et des clichés. Le flow est clair, limpide, cadencé, imparable et même addictif. On boit les paroles du songwriter au rythme auquel il veut bien nous les délivrer.

En résumé, Saison 1 est un fabuleux hommage aux musiques afro-américaines d’hier et d’aujourd’hui dopé parfois aux grosses guitares rock. Les lyrics sont à la hauteur de la partie instrumentale presque irréprochable et le tout donne une furieuse envie de bouger chez soi ou sur un dance. La production étant elle aussi de bonne facture, en bons sérivores que nous sommes, on attendra avec impatience la saison 2. Dounshaq, demain j’arrête (ou pas…) !

[Fanch]

Dounshaq, Saison 1, Autoproduction, 2011

Album en écoute et téléchargement légal intégral sur Bandcamp.

Tracklist : 

01. Intro
02. Episode 1 : Président
03. Episode 2 : Demain J'arrête
04. Episode 3 : Frim'Style
05. Prélude
06. Episode 5 : Bye
07. Episode 6 : Hippie du Hip-Hop
08. Outro

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