C’est sur la thématique très
généraliste de la pop music qu’était placée la soirée organisée par Jerkov
Musiques au Connexion Live lundi soir. Généraliste car les groupes présents ont
chacun leur identité propre et plusieurs cordes à leur arc. Deux locaux et un
groupe bruxellois en pleine ascension nous ont donc fait voyager à travers
divers paysages sonores en nous ravissant les feuilles de mille couleurs.
Ouverture des portes à 20h, début des hostilités à 20h30 tapantes avec Dona
Confuse.
Il y a un côté très tribal, très
primaire dans la musique de DC qui s’avère beaucoup plus frappant en live que
dans notre chronique de Ghost Healer’s Fascinating Box. A peine entrés
sur scène, les quatre musiciens entrent dans une transe qui ne les libérera
qu’à la dernière note de leur set. Et pour cause, ce set ne fait qu’un seul et
même bloc façonné des nouveaux morceaux composés spécialement pour le live dans
ce concert-concept intitulé Elements of Cosmogony.
Pour le spectateur, il semble au
départ plus difficile d’entrer dans l’univers du groupe, un univers abstrait,
complexe et énigmatique. Dona Confuse tisse un décor pesant, presque suffocant
avec des titres binaires brumeusement noyés de reverb où la basse et les
claviers sont lourds. Un chant lointain s’échappe de cet ensemble obscur de
prime abord mais qui va se faire de plus en plus hypnotisant. Après quelques
minutes, le public est happé dans cette dimension parallèle, fruit d’une belle
corrélation entre la musique et les images projetées en fond de scène. On aime
cette voix profonde gorgée de reverb qui fait parfois penser à un certain Dave
Gahan, mais l’on regrette que la dite reverb entrave parfois l’écoute plus
attentive des textes. Finalement, le temps imparti au set de cette première
partie parait un peu court quand on commence à se sentir vraiment à l’aise dans
cette contrée lointaine alors que l’ultime note retentit.
Au cours de la soirée, nous avons
eu l’opportunité d’interviewer Mathieu, batteur des Dona. Cette interview fera
l’objet d’un prochain article à paraître dans nos lignes.
Dans tout autre registre,
Dunst! installe une ambiance plus énergique, plus festive qui sera aussi
plus accessible pour l’assemblée. Distillant une musique à la croisée entre
l’électro la pop et le rock, ornant les morceaux de quelques passages shoegaze,
le quatuor propose un set moins sombre, plus dansant et le public va vite
répondre favorablement à l’invitation. Côté instrumental, on sent l’aspiration
de Dunst! à insérer davantage de guitare dans leurs compositions en
défaveur des claviers. Les couleurs sont multiples et on aura même droit à un
morceau aux accents surf rock qui sort un peu du lot. Le public, qui parait
tout de même plus réceptif, a malgré cela du mal à se réveiller… La faute à un
lundi pluvieux de rentrée. D’ailleurs la salle est loin d’être pleine depuis le
début de la soirée.
En terme de son, les balances de
Dunst ! sont plus affûtées que pour Dona Confuse, l’ensemble est plus
équilibré et donc l’écoute est plus appréciable. Ils nous offrirons une jolie
fin de set avec un titre aux airs de tube en puissance, vraiment catchy,
flamboyant.
Pour finir, après un inter
plateaux plutôt long, c’est BRNS qui entre en scène. Ces quatre jeunes
hommes de Bruxelles commencent à créer le buzz! Ils développent
une musique aux multiples facettes qui ne manque ni de qualité, ni
d’originalité.
Electro pop certes mais très
versatile, allant pêcher dans l’ambient/shoegaze, le rock, l’acid jazz, la
créativité est au rendez-vous. Le batteur/chanteur lead cogne fort sur sa
batterie mais avec un jeu très nuancé tout de même, tandis que les claviers et
la guitare très aérienne s’unissent dans des harmonies délectables. Quant au
percussionniste, il apporte la touche supplémentaire à la synthèse d’un son propre
à ce groupe. Côté chant, le batteur au lead épate par son timbre et sa
tessiture et les autres musiciens qui officient aux chœurs se défendent plutôt
bien également. Les lignes de voix sont originales. Le dynamisme et la
générosité dont font preuve les BRNS sur scène donnent une autre ampleur à leur
set. Les découvrant tout bonnement ce soir là, je dois dire que c’est une
agréable surprise pour moi qui venait à l’origine pour les deux groupes locaux.
C’est une bien belle soirée qui
s’achève et je prends le chemin du retour alors que les BRNS, tête d’affiche de
la soirée, s’apprêtent à descendre dans la salle vider quelques verres avec
leur public.
[Fanch]
[Fanch]
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