YAA | Terror Waves

Vous ne le savez peut-être pas encore mais, après Les Beautés Vulgaires, Zebda, Spook & The Guay, Punish Yourself, Agora Fidelio et autre M.O.P.A., de Toulouse est issue une nouvelle grande révélation musicale. YAA, pour Yelling Atlanta Animals, fait le buzz et particulièrement depuis sa consécration au Printemps de Bourges en tant que révélation Midi-Pyrénées. Qu’ont-ils de si particulier que d’autres n’ont pas ? C’Rock Note va tenter de le découvrir avec sa chronique de Terror Waves, leur premier EP sorti le 2 mai dernier.

Des animaux qui hurlent et des vagues de terreur, sympa le programme ! Tout ça a de quoi mettre en confiance avant de démarrer la première écoute…

YAA attaque son Terror Waves avec une intro faite des nappes et de claviers très électro. C’est esthétique mais l’utilité est en fait assez discutable… Une trentaine de secondes et ce /// passé, on embraye sur Atlanta Hoax  et un rythme dynamique couplé d’un bon riff pour accompagner une voix captivante qui se fond plutôt bien dans le décor. Il y a comme une certaine nonchalance dans le chant. Là, le chorus arrive et tout s’accélère. Phrasé de six cordes efficace, chœurs entrainants, des trémolos guitares tout en réverb et une fin de morceau sur un gimmick en transe surplombant des nappes de clavier. Riverkrosser offre lui des grattes frénétiques usant de quelques gracieuses dissonances, les voix et les chœurs se donnant joliment la réplique sur un morceau bien vitaminé. La basse a un son un peu léger mais ses lignes soutiennent très efficacement la partie mélodique. Là, on y est !

YAA mélange brillamment les couleurs, attache une grande importance aux textes (très métaphoriques), donne tout dans l’énergie et vit sa musique. Electro-pop-trash, c’est comme ça qu’ils se décrivent et ça colle plutôt pas mal. Fondamentalement pop (court format des morceaux, catchy et édulcorés), l’utilisation fréquente de claviers et de nappes apporte l’ingrédient électro. YAA nous rappelle Klaxons, Bloc Party (flagrant sur Riverkrosser), parfois Phoenix. Le petit plus, c’est l’atmosphère prenante et envoûtante faisant penser à Foals. Il se dégage un son parfois proche du shoegaze de leur musique. Le côté trash, c’est pour la grande énergie et la puissance qui se manifeste certains moments dans leur son. Leurs influences viennent aussi du post-hardcore comme Refused ou At The Drive In.

Ce large mix leur confère une identité propre, YAA ressemble à YAA. Mais attention l’auditeur ne doit pas se limiter à une brève écoute, sous peine d’avoir une impression de déjà entendu. Les morceaux sont efficaces, travaillés en profondeur. Le groupe tient à conserver l’aspect graphique sur l’ensemble du projet, du nom et des visuels jusque dans la musique. Il faut être attentif et savourer chaque morceau pour en tirer la vraie richesse de YAA. Cet EP est pas mal, vraiment pas mal ! Et ça se démarque suffisamment de la masse pour qu’on garde l’attention sur un groupe qui pourrait vite passer à la vitesse supérieure...

[Fanch]

YAA, Terror Waves, Jerkov Musique, 2011

Album disponible en écoute intégrale sur Bandcamp.

Tracklist :

01. ///
02. Atlanta Hoax
03. Riverkrosser
04. Terror Waves
05. Demian